Plaisir-maso
Pendant une demi-journée , nous avons avalé deux milles mètres de montée. Il fait chaud ; nos gourdes sont vides ;enfin , voici le refuge . Vite, une bonne bière : il n'y a plus d'efforts à faire ce soir .Reposons-nous . Nous prenons possession du dortoir. Et nous dînons joyeusement..Et puis , au lit. Dormons : c'est vite dit ! Une symphonie de ronflements se déchaîne aussitôt.
Sous moi , ça doit être le colosse du groupe : je me penche ; non, c'est Suzon , une frêle jeune femme. A l'aube , elle dira : " Je n'ai pas dormi de la nuit "
Donc , vers trois heures du matin , il faut se lever ; petite débarbouillette , petit café avalé à contre-coeur,; il faut chausser les bonnes vieilles godasses faites aux pieds ; ajuster les crampons et en route. On a mal au coeur !
Le's pas dans ceux du précédent , on avance. On souffre ! C'est dur , c'est long ...on arrivera un jour ?
Et soudain ...l'éblouissement : le soleil vient de se lever. On oublie toutes les souffrances et on repart jusqu'au sommet; là , un petit casse-croûte chaud ..et on redescend . On ne peut s'attarder là-haut ; le soleil chauffe déjà fort et la neige - qui a recouvert les crevasses de ponts de neige peut s'effondrer sous nos pieds.
Enfin , voici la fôret ; on déchausse et c'est l'envol vers la vallée , d'un pied sur l'autre en sautant .
Voilà la récompense ; tous en rond au bistro du village devant une bière
ou un vin chaud . C'est vraiment du bonheur .