Jardin potager
Nos grands-parents avaient un jardin devant leur maison qui s'étendait jusqu'à la voie ferrée sur un talus . Bien entendu , il ne nous était pas permis de descendre jusqu'aux rails !
Ce fut seulement possible quand arrivèrent les trains de réfugiés du Nord et de l'Est ; les trains s'arrêtaient longtemps à la petite station près de chez nous . Tous ces pauvres gens avaient faim et soif .Nous descendions leur porter des bouteilles d'eau ; ça , c'était possible ...mais pour manger , nous n'avions pas grand'chose.
Dans ce jardin , notre grand'mère élevait des lapins . Il s couraient en liberté tout le jour , mais le soir , ils devaient regagner le clapier.
De temps en temps avait une funèbre cérémonie : nous nous cachions pour ne pas voir . Avec une grande vigueur , grand'mère assommait la victime , la pendait à une branche d'arbre , la dépouillait et ensuite , la trasformait en ragoût .
Nous jurions que jamais , jamais nous ne toucherions à ces plats. Mais , quand on a dix ans et très faim...d'autant plus qu'il n'y avait pas de viande chez le boucher , ni de légumes au marché ; c'était les récoltes de grand-pere qui nous nourrissaient.
Et puis , grand'mère cuisinait bien et on ne percevait presque plus le goût de nos favoris.
Quelques jours plus tard , passait le marchant ; il chantait :
" Peau d'lapin , peaux ! des gu'nilles et des peaux .! "
Quelques sous dans l'escarcelle des parents.
C'est tout pour aujourd'hui car je m'énerve vite sur ce clavier et je fais trop de fautes de frappe pour les corriger toutes.