Carmina Burana ( sur Arte )
J'avais oublié Carmina Burana .
NOus étions 1 000 choristers au palais des Congrès .Et l'orchestre de la Garde Républicaine. Et tout l'instrumentarium exigé par l'oeuvre ( timbales , gong , métallophones de toutes tailles , magnifiques xylos, et toute la fanfare de la Garde pour laquelle le jeune chef avait écrit une adaptation : ça faisait du monde .Un peu émus car c'était notre premier concert avec ce chef. Un homme jeune , fluet, petit et charismatique. Il avait fallu lui construire un pupître surélèvé parce qu'on ne le voyait pas au dernier rans des choristes .
Il entra et sourit : le concert était gagné.
Vint le mo
ment magique le " ô fortuno" éclata . UN frisson nous parcourut et la salle vibra . C'est une oeuvre étonnante . 70 ans après sa création , elle remplit encore les salles , de vieux et de jeunes.Ce fut la fin . Le choeur acclama le chef d'orchestre ; il sourit encore : il était content lui-aussi. D'habitude , nous quittons le scène en bon ordre. Cette fois , nous restâmes là, bavardant entre nous ; les spectateurs avaient envahi la scène ; tous les intervenants se parlaient . J'avais un voisin dans la fanfare de la Garde ; il était heureux comme tout ; une fanfare n'a pas un répertoire bien varié ; ça avait été une fête pour eux .
une soprano demanda au Chef l'aurorisation de le photographier ; il devint tout rouge. Chaque fois que je le vois à la TV , j'y pense . Elle
nous disait , chaque fois que nous bavardions :" si vous n'êtes pas sages , vous n'aurez pas la photo de François ."
Je l'ai perdue , je ne chante plus . Mais il reste le souvenir : d'un bonheur. Seuls ,comprendront , les fous de chant choral.
Merci , Karl Orff.. Pourtant , il ne fut pas un homme formidable , ce nazi.